Bienvenue à bord du trajet numéro vingt de l'année 2024. Je suis Natacha, votre cheffe de bord pour cette destination. Ensemble, nous allons partir faire un petit tour en Bretagne. Ce voyage sera découpé en trois parties. Pour la première, aujourd’hui, direction l’Ille-et-Vilaine . Je vous souhaite un excellent voyage en ma compagnie !
27 juin 2024, Besançon
Prendre le bus à ses avantages et ses inconvénients. Deux inconvénients : la durée du voyage et l’inconfort. Deux avantages : le prix et l’opportunité de s’endormir dans un endroit et de se réveiller dans un autre à l’autre bout du pays. Même avec un arrêt plus ou moins long à Paris, se réveiller et voir la pancarte Rennes en tirant les rideaux c’est agréable, on n’a pas l’impression d’avoir perdu du temps sur la route. Ce n’est pas la nuit la plus reposante mais qu’importe, aujourd’hui, on visite la préfecture de l’Ille-et-Vilaine. On ne s’attardera pas sur le temps et la pluie qui font parties intégrantes du paysage. Après avoir poser nos valises et pris le métro direction le centre ville, nous déambulons dans les rues de Rennes.
Premier stop, la cathédrale Saint-Pierre. Dans un style classique, le bâtiment actuel prend place là où se trouvait une ancienne cathédrale. Ce tout premier bâtiment est remplacé par une église gothique au XIIème siècle. C’est ici qu’a eu lieu le mariage d’Henri VII d’Angleterre et d’Élisabeth d’York en 1486 qui met fin à la Guerre des Deux-Roses et instaure la dynastie des Tudor. Ce même bâtiment a connu des reconstructions en 1490 après l’effondrement de la tour et de la façade puis en 1754 après la chute d’une pierre de la voûte pendant un office. Sa construction telle qu’on la connait aujourd’hui débute alors. Alors que la démolition de l’existant avait commencé, le Roi gela le projet faute de moyens financiers. En 1780 la Commission des Secours demanda de nouveau l’aide au Roi et le nouveau projet commença à voir le jour en 1787. La Révolution mis un nouveau coup d’arrêt aux travaux et on dût attendre 1816 pour qu’ils reprirent. Le 7 avril 1844, la nouvelle cathédrale est inaugurée. Elle est inscrite au titre des monuments historiques en 1906. En 2009, elle connaît nouveau des rénovations avec le nettoyage des décors intérieurs et la réfection des vitraux. En 2014, la cathédrale est comme neuve avec ses grandes orgues de 1874, les plus importants instruments de musique du département.
Non loin se trouvent les portes Mordelaises. Rempart médiéval, c’est le symbole encore sur pied des Ducs de Bretagne. Directement liées à l’Antiquité, quand la ville de Condate, surnommée “La Rouge” était protégée par cette enceinte gallo-romaine que l’on peut encore voir vers la Croix de la Mission. Les portes actuelles sont construites entre 1442 et 1452, là où des portes antiques existaient. Elles ont pour mission de défendre l’entrée de la ville. C’est aussi par ces portes que les Ducs de Bretagne entraient dans la ville pour leur couronnement. Selon le site de l’office du tourisme de Rennes, “Ils pénétraient par les portes, selon un cérémonial très codifié, rapporté par les archives : le futur Duc ou la future Duchesse, arrive avec son escorte dans la barbacane devant une porte symboliquement fermée. S’en suit une prestation de serment de défense des libertés bretonnes qui intronise le nouveau souverain ducal. La porte s’ouvre alors, l’escorte entre dans la ville en direction de la cathédrale où le Duc passe une nuit de prières avant d’être couronné le lendemain.”
À 600m de là, le Parlement de Bretagne trône sur la place. Cour de justice mais aussi ouvert aux visiteurs, le bâtiment a failli disparaitre en 1994 à la suite d’un incendie. La décision prise en 1554, suite aux mariages d’Anne de Bretagne avec Charles VIII puis Louis XII et de Claude et François 1er, formule le souhait de construire un parlement breton. Les travaux débutent en 1615 et durent 40 ans selon les plans de Salomon de Brosse (architecte du Palais du Luxembourg à Paris). Depuis 1804, c’est le siège de la Cour d’appel de justice. Mais en février 1994, les marins-pêcheurs manifestent leur colère lors de la venue du Premier ministre Édouard Balladur. La manifestation dégénère, des fusées de détresse (utilisées sur les bateaux) sont lancées et certaines atteignent le toit du Parlement. Un immense feu se déclare. La charpente, le bureau du procureur général, la bibliothèque et de nombreux dossiers sont détruits par les flammes. Les travaux vont durer cinq ans, et en 1999 le Parlement de Bretagne ouvre de nouveau des séances de justice. Une convention entre le ministère de la Justice et l’office de tourisme permet au grand public de visiter ce lieu emblématique.
Enfin, fan de football, nous prenons le métro pour nous rendre devant le Roazhon Park. Antre du Stade rennais FC, bâti en 1912, il peut accueillir jusqu’à 29 778 supporters. Aujourd’hui pas de match, mais comme on se sent petit à coté de ce stade emblématique du championnat français ! Un tour complet avant de rentrer, pour se rendre compte de l’imposant stade.
Les joyaux médiévaux d'Ille-et-Vilaine : Fougères, Combourg et Vitré
À 40 minutes de Rennes, vous pourrez tomber sur le village de Fougères. Aux portes de la Bretagne, le château de Fougères est construit en l’an mil pour assurer la défense de la frontière du Duché de Bretagne. Durant près de cinq siècles, ce premier château est au cœur des luttes entre Bretons, Anglais et Français. Vers le XIème siècle, le château est fait de bois sur la motte. Au siècle suivant, des bâtiments résidentiels en pierre complètent le site. À la fin du siècle, Henri II Plantagenêt, Roi d’Angleterre réduit le château en cendres. Mais le baron Raoul II fait reconstruire, en 1176, un nouveau château en pierre. C’est dans les collines voisines que les matériaux sont trouvés. Ces descendants y apportent des améliorations. En 1350, passé aux mains du comte d’Alençon, de nouvelles constructions sont faites comme la basse cour et la tour Mélusine. Dès 1430, les Ducs de Bretagne acquièrent les lieux et de nouveaux travaux ont encore lieu. La forteresse perd de son intérêt suite au mariage de Claude de Bretagne avec François 1er. Plusieurs gouverneurs militaire passent par le château et l’impactent d’une architecture très militaire au détriment du résidentiel. À la fin du XVIIIème, le château devient une prison. Puis un musée est installé dans la tour Mélusine ainsi qu’une fabrique de chaussures. Classé aux monuments historique en 1862, il est acheté par la municipalité trente ans plus tard. Après des fouilles archéologiques en 1925, le château ouvre ces portes aux visiteurs en 2009.
Plus au sud, à 40 minutes de Rennes également, c’est le château de Vitré qui s’offre à nous. Édifié en 1050 par le baron de Vitré Robert 1er, il domine d’une trentaine de mètres la Vilaine. Lui aussi défendait le Duché de Bretagne. On doit sa forme triangulaire actuelle au baron André III. De 1384 à 1430, le château subit de nombreux travaux d’agrandissement. C’est à cette époque que la baronne de Vitré Anne et Isabelle de Bretagne font construire un châtelet avec double pont-levis à flèche, la tour de la Madeleine et la tour Saint Laurent. D’édifice défensif, le château est transformé en une confortable résidence. Lors de la Révolution Française, il est victime d’un incendie qui détruit le logis. Il devient une prison au début du XIXème siècle. Puis l’État l’achète. Il est l’un des premiers châteaux inscrits aux monuments historique en 1872 et connait des rénovations trois ans plus tard.
Plus près de Rennes, à une demi-heure, on trouve le château de Combourg. Construit entre les XIIème et XVème siècles, son histoire est rythmé par des faits historiques et des légendes. Comme celle du chat noir et de la jambe de bois que Chateaubriand décrit :
“… Les gens étaient persuadés qu’un certain comte de Combourg, à jambe de bois, mort depuis trois siècles, apparaissait à certaines époques, et qu’on l’avait rencontré dans le grand escalier de la tourelle ; sa jambe de bois se promenait aussi quelquefois seule avec un chat noir. ». Mémoires d’outre-tombe, livre troisième, chapitre 3
Il est construit dans un premier temps pour protéger les terres de Dol. Le donjon sera reconstruit aux XIIème et XIIIème siècles pour devenir la tour du Maurc, relié au siècle d’après à la tour de l’Est et à la tour du Chat. La tour Croisé et la façade Nord termineront les travaux au XVème siècle. René Auguste de Chateaubriand rachète, en 1761, le château à son oncle, le duc de Duras. Après des aménagements à l’intérieur, il s’installe avec sa femme et ses enfants en 1777. Parmi les enfants, François René est alors âgé de huit ans. Il consacrera une grande partie de ses célèbres Mémoires d’outre-tombe à ses souvenirs dans ces lieux. À la mort du père, c’est le frère ainé, magistrat au Parlement de Paris, qui récupère le château. Il est alors pillé, saccagé et confisqué. Le château est restitué à François René en 1796. Il y demeura durant 86 ans. Avec son livre, Chateaubriand fait de ce château un lieu de pèlerinage littéraire. Son neveu hérite de la bâtisse. C’est en 1875 que le petit-fils de ce dernier revient au château et le fait restaurer pour le transformer en lieu de vie pour sa famille. Aujourd’hui encore, la famille Chateaubriand vit ici. Classé aux monuments historique, le château se visite uniquement avec des guides.
La baie du Mont Saint Michel : de Cancale à Saint Malo
Le littoral breton représente un tiers de la longueur totale des côtes françaises avec au total 1 772 km linéaires. Une partie de ces côtes se trouvent en Ille-et-Vilaine. Plus particulièrement, la côte d’Émeraude qu’elle partage avec le département breton voisin. Avant de s’approcher un peu plus de la Manche, nous nous arrêtons au Mont Dol. En haut de sa colline, se dresse fièrement la chapelle Notre Dame de l’Espérance. Construite par les paroissiens en offrande à la Vierge, elle a longtemps été un lieu de pèlerinage pour les pêcheurs. En 1993, les Villartay réclament leur droit de propriété sur ce terrain qui a appartenu à leurs ancêtres. Sans acte notarié, la famille retrouve ce petit lopin de terre et cette chapelle qu’ils doivent maintenant entretenir. En 2015, une association se créé pour restaurer, entretenir et décorer la chapelle avec la famille. La même année, le clocher fût victime d’un coup de foudre qui fit exploser le vitrail. En dix mois, le clocher et le vitrail sont rénovés. D’autres travaux ont eu lieu afin de rouvrir ce lieu au public. Une prise de hauteur avec une vue imprenable sur la Baie du Mont Saint-Michel, avant de redescendre près des côtes.
Direction Cancale. Nous avons fait un tour sur le port de cette ville de l’huître. Il se trouve que les Romains déjà de leur temps y mangeaient des huîtres. Sur le ponton, face à la mer, on aperçoit le Mont Saint-Michel. On profite de l’air marin puis direction la Pointe du Grouin. Une fois la voiture sur le parking, nous avançons prudemment sur le sentier. Nous passons devant le blockhaus et nous arrivons à la pointe. Assis sur un rocher, nous profitons également de la plénitude du lieu avant de refaire le trajet pour retrouver la voiture.
Enfin, nous prolongeons notre excursion jusqu’à Saint-Malo. Sous le crachin habituel de la ville corsaire, nous nous baladons sur les remparts où, la ville d’un coté et le large de la mer de l’autre, nous donnent un panorama somptueux. À l’époque gauloise, Saint-Malo est encore inhabité. C’est à partir du IVe siècle et surtout durant les Ve et VIe siècle, que des marins venus du Pays de Galles et plus largement de Grande-Bretagne s’installent sur le site voisin de la cité. Au XIIème siècle, l’évêque d’Alet décide de quitter la ville pour Saint Malo. Elle devient alors un point stratégique et fait l’objet de conflits entre les Ducs de Bretagne et les Rois de France. Tantôt française de 1395 à 1415, tantôt bretonne jusqu’en 1488, la ville se proclame indépendante du royaume de France en 1590 est devient alors République de Saint-Malo. Une république qui durera quatre ans avant de revenir dans le giron des rois de France. La ville portuaire se développe progressivement. Mais la Révolution Française impacte ce développement. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les Allemands fortifient la ville et ses alentours, mais elle est libérée en août 1944. Saint-Malo se reconstruit progressivement et offre aujourd’hui un espace rempli d’Histoire et de légendes. Notamment connu pour ses jours de tempêtes où les vagues viennent frôler les premières habitations proches des côtes. Des clichés impressionnants. Après un tour dans la vielle ville, un kouign-amann en main et des souvenirs dans les poches, nous prenons notre temps sur la plage du Sillon.
Avant de finir notre parcours, nous nous arrêtons au grand aquarium de Saint Malo, à une quinzaine de minute en voiture du centre ville. Ouvert depuis 1996, le grand aquarium accueille plus de 600 espèces d’animaux marins. Dix mille poissons sont répartis dans dix univers représentant leur espace naturel de vie. Nous déambulons pendant près de deux heures entre les différents bassins.
Récap et infos pratiques
🏛 Roazon Park ; Parlement de Bretagne ; Cathédrale Saint-Pierre ; Porte Mordelaises ; Château de Fougères ; Châteaux de Combourg ; Château de Vitré ; Cancale ; Pointe et Blockhaus du Grouin ; Chapelle Notre Dame de l’Espérance ; Tour Bidouane ; Grand Plage du Sillon ; Saint-Malo intra-muros ; Remparts de Saint-Malo ; Bastion de la Hollande ; Fort National ; Grand Aquarium de Saint-Malo
💖 Saint-Malo
💰 Comptez environ 40€ pour le trajet aller-retour en bus, puis environ 17.70€ pour les trois châteaux au total, environ 20€ pour l’aquarium. Soit un total d’environ 77.70€ sans comptez la restauration, les souvenirs, l’essence…
⚠️ Aller retour en bus, prix changeant suivant la période de réservation pour le bus / Billet majoritairement pour une personne en tarif réduit (études/chômage) / Aquarium le prix change en fonction de la période de la visite
🚗 Au total environ 1 710 km de parcouru aller retour compris soit environ 24h de trajet aller-retour entre les deux villes en bus et environ 6h pour rallier les différent sites en voiture
⚠️ Ce n’est pas exactement le circuit que j’ai fait puisque je suis aller plusieurs fois en Bretagne et je n’ai pas visité dans cet ordre là forcement (circuit fait pour vous donner un ordre d’idée : Besançon → Rennes → Vitré → Fougères → Combourg → Mont Dol → Saint Malo → Cancale → Rennes → Besançon). De plus les routes sont sans péages (hors déplacement Besançon Rennes).
Cher voyageur, notre trajet 20 touche à sa fin. J'espère que vous avez effectué un agréable voyage dans le passé en notre compagnie. Nous nous retrouverons bien pour un prochain voyage. Avant de quitter la page, n'oubliez pas de commenter, liker ou partager ou faire un tour sur le site. Je vous souhaite une agréable journée et à bientôt pour une prochaine destination.
Photos à retrouver sur le compte Instagram
Sources
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cathédrale_Saint-Pierre_de_Rennes
https://www.tourisme-rennes.com/decouvrir-rennes/histoire/portes-mordelaises-rempart/
https://www.tourisme-rennes.com/decouvrir-rennes/histoire/parlement-de-bretagne-rennes/
https://www.staderennais.com/le-roazon-park
https://chateau-fougeres.com/le-chateau/histoire-du-chateau/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Vitré
https://www.chateau-combourg.com/chateauparc
https://www.france.fr/fr/article/les-cotes-littorales-bretonnes
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