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La place de la femme dans le sport

Photo du rédacteur: Signé NatachaSigné Natacha

Dernière mise à jour : 25 janv. 2024

Vingt-quatre janvier, journée internationale du sport féminin[1]. L’occasion de revoir l’histoire qui lie le sport à la femme et plus précisément dans sa plus grande compétition : les Jeux Olympiques. Rien de tel pour cette année olympique. Replongez dans cette histoire et découvrez celles qui vont en écrire les prochains chapitres.


Aujourd’hui, les femmes sont de plus en plus présentes dans le monde médiatique sportif. Même si leur représentation est bien inférieure à celle des hommes. Sans parler médiatisation, notons quelques chiffres intéressants sur les femmes et le sport en France :

  1. Selon l’INJEP[2], 71% des interrogées pratiquent un sport ou une activité sportive. Un chiffre en hausse par rapport à 2018. De plus l’écart avec les hommes est de seulement 2%.

  2. Selon l’INSEE[3] , en 2022, les licences féminines de toutes les fédérations olympiques agrées en France, représentaient plus de 30%. Les fédérations avec le plus de licences féminines sont la Fédération française des sports de glace (87%), la Fédération française de danse (85%) et la Fédération française d'équitation (84%). Au contraire, celles qui en comptent le moins sont la Fédération française de cyclisme (11%), la Fédération française de tir (10%) et la Fédération française de football (9%).

Reprenons les bases

Le sport comme on y pense aujourd’hui n’a pas toujours eu la même image. Cependant les femmes ont toujours pu, avec plus ou moins de limitations, pratiquer une activité sportive. C’est ainsi que l’on voit dès l’Antiquité, des femmes qui y participent. Même si elles sont interdites de courses de chars (sport phare de l’époque), elles peuvent faire partie du staff et ainsi être récompensées. Autre sport de cette période : les combats de gladiateurs, là elles peuvent y prendre part mais entre femmes ou contre des fauves, on va plus parler de spectacle que de sport à proprement dit.

Au Moyen Âge aussi les femmes étaient exclues des tournois. Ces tournois étaient grosso modo le moyen de se tester pour les guerriers donc réservés aux hommes. Mais à cette époque,  desport  (sport en ancien français) était traduit par l’évasion de son quotidien. Ainsi toute activité non quotidienne de plaisir, physique ou intellectuel était considérée comme un sport. Les femmes pouvaient donc en pratiquer. Cependant ce sont des moments privilégiés, donc réservés à l’élite sociale. Le sport qui démocratisera la discipline pour tous est le jeu de paume au XIIe siècle.


À l’époque contemporaine, le sport tend à se féminiser. Certaines disciplines seront plus enclines que d’autres à accepter des femmes dans leurs rangs. C’est le cas de l’athlétisme, de la natation et de sports collectifs, contrairement au cyclisme qui suspend les courses féminines pendant l’entre-deux-guerres, par exemple. L’année 1972 fait prendre conscience de l’importance de la pratique sportive. Aux États-Unis, un amendement est pris interdisant la discrimination sexuelle dans l'éducation, y compris dans les programmes sportifs scolaires. En France, le livre Les sports au féminin - Où ? Quand ? Comment ?[4] commence en indiquant que la femme doit pratiquer du sport pour qu’elle puisse l’inculquer à ces enfants, comme elle est en charge de l’éducation ça coule de source. Aujourd’hui, les femmes ont plus de place et d’importance dans le monde sportif. Même s’il existe encore de nombreuses inégalités, les femmes continuent de se battre pour être autant reconnues que les hommes. De plus on voit que la médiatisation du sport féminin attire les spectateurs.


Prenons l’exemple du Tour de France. Depuis deux saisons maintenant, une édition féminine a lieu à la suite de l’édition masculine. Elles sont toutes les deux diffusées en France par France TV. Même si le Tour Femmes est plus court et moins diffusé, il n’en reste pas moins populaire. En effet, selon France TV[5], l’édition 2023 a permis à France 2 d’être le leader de diffusion les après-midi avec une moyenne de 2 millions de téléspectateurs, certes pour les hommes, un record a été battu en 2023 avec une moyenne de 4,2 millions de téléspectateurs[6].


Les femmes aux Jeux Olympiques

Dans l’Antiquité, les Jeux Olympiques étaient une cérémonie religieuse, ainsi les femmes ne pouvaient y prendre part. Mais, elles avaient développé leurs propres compétitions : les Jeux Hêraîa (dédié à la déesse Héra, Reine des Dieux, déesse du mariage, de la famille et de la maternité).


Les premiers Jeux Olympiques modernes ont lieu en 1896. Mais les femmes n’y sont pas acceptées. Pierre de Coubertin le justifiera ainsi : « Les Jeux Olympiques doivent être réservés aux hommes […] une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. » Une ancienne époque… Au début du XXe siècle, des compétitions féminines apparaissant comme des Jeux Olympiques féminins sont organisées à quatre reprises en 1922, 1926, 1930 et 1934. Ce n’est qu’en 1900, lors de l’édition de Paris, que les femmes sont autorisées. Ce sont des jeux particuliers car ils sont les premiers de l’ère contemporaine, mais aussi ils se déroulent sur cinq mois durant l’Exposition Universelle. Ainsi, plusieurs athlètes pensent concourir aux Concours internationaux d’exercices physiques et de sports alors qu’il s’agissait bien d’épreuves olympiques. Les femmes y participent donc. On retiendra de cette olympiade les noms de Madame Brohy et Mademoiselle Ohnier en croquet, Charlotte Cooper en tennis qui remportera une médaille en simple et en double mixte, ou encore Margaret Abbott vainqueur en golf.


Malgré l’hostilité de De Coubertin à la participation des femmes aux olympiades, ceux de 1928 à Amsterdam marquent un grand changement. Les femmes pourront participer à leurs premières olympiades, seulement dans cinq épreuves : saut en hauteur, javelot, 100 et 800 mètres et le relais 4x100 mètres. Elles seront 277 inscrites sur les 2 883 athlètes présents. Au fil des éditions, les femmes se sont vu ouvrir plus de disciplines pour ainsi accroître le nombres de participantes. L’édition de Los Angeles en 1984 réunit 1 566 femmes sur les 6 829 athlètes pour 221 épreuves dans 21 sports. En 2000 à Sydney, elles sont 4 069 sur 10 651 athlètes et participent à 300 épreuves dans 28 sports différents. L’édition qui nous attend, elle veut une parité totale pour les athlètes. Ainsi sur les 10 500 participants attendus, 5 250 seront des femmes. Cette parité est également appliquée dans les commissions du CIO depuis 2022, 13 des 31 commissions sont présidées par des femmes à la même année.


Il est important de noter que même après ces avancées, des défis persistent en matière d'égalité des sexes dans le domaine du sport, notamment en ce qui concerne la couverture médiatique, les opportunités financières et d'autres questions liées à la parité.


La première médaille

Si l’on prend en compte les Jeux Olympiques féminins qui ont eu lieu à quatre reprises, la première médaille d’or française revient à Lucie Bréard. En plus d’être la première, c’est la seule française qui remporte une médaille sur cette édition. Elle avait gagné le 1000 mètres en établissant un record en 3’12’’00 au stade Pershing dans les bois de Vincennes à Paris. Attention, malheureusement ces Jeux, lancés par l’ancienne présidente de la Fédération féminine sportive de France, Alice Milliat, ne sont pas reconnu par le CIO.


Si l’on se met sur la même lignée que le CIO, les premières femmes autorisées à participer aux olympiades doivent attendre 1900. Et à ce moment-là, c’est la suissesse, Hélène de Pourtalès qui remporte la première médaille d’or. Avec son époux Hermann de Pourtalès, ils s’inscrivent à la course de voile (une des rares disciplines où les femmes peuvent s’inscrire). « La course commença le 20 mai à Meulan, sur le plan d'eau du Cercle de la voile de Paris, à laquelle tous les bateaux de moins de 10 tonneaux devaient participer pour pouvoir régater dans leur catégorie respective les jours suivants. Soixante-cinq voiliers prirent le départ pour une navigation de 11 kilomètres. Le vent était léger ce jour-là, forçant à mener une navigation technique. Le couple, habitué aux caprices du Léman, n'allait pourtant avoir aucun problème pour se qualifier avec leur bateau portant le numéro 22. Et deux jours plus tard, la classe des 20 pieds prenait le départ pour une navigation de 19 kilomètres sur un circuit particulièrement technique compte tenu du nombre de participants. Et une fois encore, Hélène et Hermann décrochèrent la victoire, Hélène remportant une médaille d’or le 22 mai au titre de skipper. »[7]. Elle est ainsi, la première « considérée par le Comité international olympique […] comme championne olympique de l'histoire, avec l’Anglaise Charlotte Reinagle Cooper qui remporta la médaille d’or en tennis, et les Américaines Marion Jones et Hedwig Rosenbaum qui décrochèrent des médailles de bronze dans la même discipline »[7].


Les Françaises aux Jeux Olympiques

Outre Lucie Bréard qui n’est pas prise en compte par le CIO, la première victoire française aux olympiades, remonte à 1912 aux Jeux de Stockholm avec Marguerite Broquedis, elle est d’ailleurs la seule femme de la délégation française. Venue du jeu de paume, c’est dans le tennis qu’elle s’impose et remporte ainsi la première médaille d’or féminine de la France face à l’allemande Dora Köring. Elle ramène aussi le bronze en double mixte.


Certaines athlètes françaises ont su marquer l’histoire des JO et de leur discipline. C’est le cas par exemple de Colette Besson, jeune sprinteuse qui boucle le 400 mètres en 52 secondes lors de JO de Mexico en 1968, elle établit alors le record d'Europe (record depuis battu).  Marie-Josée Pérec qui est encore à ce jour la seule à être triple championne olympique française. Elle a réalisé le doublé sur 200 et 400 mètres (Barcelone 1992) et la première a remporté deux fois de suite le 400 mètres (Atlanta 1996). Nous pouvons également citer Laura Flessel qui est quintuple médaillée en escrime dont en 1996 à Atlanta, où elle s'impose et gagne l'or en individuel puis en équipe. Autre triplée médaillée (de toutes les couleurs cette fois) en natation : Laure Manoudou à seulement 18 ans lors qu’elle participe à ses premiers JO et gagne l'or sur 400 m nage libre, l'argent sur 800 m nage libre et le bronze sur 100 m dos. Une liste non exhaustive de toutes les athlètes qui ont porté les couleurs de la France.


Et pour les Para ?

Ne les oublions pas ! Les Jeux Paralympiques ont une histoire un peu différente de celle des Jeux Olympiques. Les premiers ont lieu en 1960 à Rome. Ils avaient un objectif aussi différent puisqu’ils étaient axés sur la rééducation des vétérans de la Seconde Guerre mondiale et donc majoritairement des hommes. Les femmes pouvaient prendre part au tir à la corde en fauteuil roulant, aux fléchettes en fauteuil roulant ou encore à des épreuves de natation. Lors de ces olympiades, Maria Scutti, athlète italienne devient la sportive la plus titrée sur une olympiade : elle remporte 15 médailles dont 10 médailles d'or, trois d'argent et deux de bronze. Elle a participé aux épreuves de lancer de massue, de javelot, de lancer du poids, de natation, d'escrime et de tennis de table.


Les femmes ont progressivement gagné en visibilité et en participation au fil des éditions suivantes des Jeux Paralympiques, et leur présence a continué de croître au fil du temps. Les Jeux Paralympiques ont élargi leur portée pour inclure une diversité d'athlètes, indépendamment du genre, avec des compétitions adaptées aux capacités spécifiques de chacun. Aujourd'hui, les Jeux Paralympiques incluent un nombre important d'athlètes féminines qui concourent dans une variété de disciplines sportives adaptées.


Paris 2024

Retrouvez la liste des athlètes déjà sélectionnés pour les Jeux Olympiques de Paris cet été. Une liste qui évoluera au cours de l’année décisive pour tous les sportifs qui veulent faire partie de cette nouvelle olympiade !



Notes

[1] (https://www.notion.so/La-place-de-la-femme-dans-le-sport-6c69ef8b4bcf416fa7359138e7cd1b7d?pvs=21) Créé en 2014 par le Conseil supérieur de l'audiovisuel français en collaboration avec le Comité national olympique et sportif français pour permettre au sport féminin de gagner en visibilité et de contribuer à sa meilleure représentation dans les médias. Journée internationale du sport féminin — Wikipédia (wikipedia.org)

[2] Rapport-2023-02-Barometre-pratiques-sportives-2022.pdf, INJEP (Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire), mars 2023

[3] Licences sportives et autres titres de participation par fédération agréée | Insee, INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), 07/11/2023

[4] Les sports au féminin - Où ? Quand ? Comment ?, Jeannine Heraud Collection Bibliothèque Médiations, Denoël Parution : 29/05/1972

[5] Tour de France Femmes 2023 - Bilan d'audiences - France•TV Publicité (francetvpub.fr)

[6] tdf23-chiffrescles-audiences-fr.pdf (lequipe.fr)

[7] La première championne olympique (nationalmuseum.ch), Christophe Vuilleumier, Musée national suisse , 23/07/2021

Sources


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